Presentation

 

 

8 février 2017 3 08 /02 /février /2017 10:21
Dante Alighieri - Le Paradis

 

 

 


Chant I

 

Le mercredi de Pâques, 14 avril de l'an 1300, à midi, Béatrice et Dante, après une invocation à Apollon, s’élèvent, à une vitesse prodigieuse, du paradis terrestre vers le ciel. Tandis qu’il est exalté par l'éclat fulgurant du soleil qui l'éblouit et par les sons des sphères célestes, elle lui explique l'ordre de l'univers et la cause naturelle de leur ascension.
 

 

Chant II

 

Dante avertit les lecteurs du danger qu’ils courent à le suivre dans sa pérégrination. Béatrice et lui arrivent au premier ciel, celui de la Lune dans laquelle il pénètre agréablement. Il interroge Béatrice sur la raison des taches de la Lune.

 

Chant III

 

Dans le ciel de la Lune, astre changeant et incertain, apparaissent les âmes qu'une contrainte plus forte que leur volonté a empêchées d'accomplir des vœux sacrés, dont celle de Piccarda Donati qui, religieuse qu’on a détournée du cloître, fournit à Dante des éclaircissements sur la nature et les divers degrés de la béatitude. Se manifeste aussi la splendeur de la grande Constance.

 

Chant IV

 

Toujours dans le premier ciel, le poète se pose différentes questions auxquelles répond Béatrice. Où est le trône réel des bienheureux? Le mérite est-il diminué par suite de l'inaccomplissement involontaire d'un vœu? (Béatrice distingue la volonté absolue et la volonté relative). N’est-il pas possible de satisfaire à un vœu inaccompli par quelque autre bonne œuvre?

Dante peint par Giotto

Chant V

 

Encore dans le premier ciel, Dante s’interroge sur l’essence et la valeur d’un vœu, sur les limites et les conditions de la permutation d’un vœu.
L’ascension est reprise. Ils atteignent le deuxième ciel, celui de Mercure, planète qui préside aux activités humaines, où se trouvent les âmes qui, inspirées par l’amour de la gloire, opérèrent de grandes choses. Ces bienheureux se pressent autour de Dante, lui font fête. L’un d’eux s’offre, avec amour, à répondre à ses questions.

 

Chant VI

 

C’est l'empereur Justinien. Il raconte à Dante les hauts faits de l'aigle romaine, et lui en révèle le sublime office. Il exalte son œuvre de législateur et loue l’esprit de justice, qui avait présidé aux Iois de l’empire romain qui fut organisé d’une façon providentielle en vue du bien de l’individu et de la personne humaine. Il dénonce les torts des gibelins et des guelfes à l’égard de l’aigle, évoque le souvenir et fait la louange de Romieu de Villeneuve.

 

Chant VII

 

Le poète a de nouveaux doutes que dissipe Béatrice. Comment furent également justes et la mort du Christ et la vengeance de cette mort? Pourquoi Dieu choisit-il le moyen de l’incarnation pour racheter l’humanité? Pourquoi la diversité de natures des créatures? Pourquoi la corruptibilité des éléments? Pourquoi la résurrection de la chair?

 

Chant VIII

 

Au troisième ciel, celui de Vénus, se réunissent les âmes qui s'abandonnèrent à l'amour charnel, même le plus profane, mais qui se rachetèrent de leurs faiblesses par la flamme de l'amour divin. L’une d'elles se met tendrement à la disposition du poète. C’est Charles-Martel, roi de Hongrie, qui blâme l'intempérance des princes de sa race, uniquement soucieux de dominer, expliquant au passage pourquoi les fils peuvent avoir un caractère différent de celui de leurs pères.

1877 Raffaelle Gianetti - Première rencontre de Dante et Beatrice

Chant IX

 

À Clémence, fille de Charles-Martel, Dante fait savoir qu’il lui « raconta les pièges où l’on devait faire tomber ses fils ». Puis il rencontre Cunizza de Romano, qui lui fait une prédiction pour la Marche de Trévise, et Folquet de Marseille : tous deux apaisèrent l'ardeur de leur passion en la tournant vers des buts surnaturels. Enfin, Raab de Jéricho prononce une malédiction à l’adresse des papes qui sont uniquement préoccupés d’amasser de l’or.
 

 

Chant X

 

Dante et Béatrice admirent la science de l’architecte du monde.
Ils montent au quatrième ciel, celui du soleil qui est le domaine des esprits sages qu'éclaira la lumière d’en-haut, philosophes et théologiens devant la splendeur desquels Dante s’extasie. Les flammes de douze d’entre eux se groupent en couronne autour de Dante et de sa dame, et chantent la gloire de Dieu. Saint Thomas d'Aquin se présente lui-même et désigne ensuite au poète chacun de ses compagnons (Albert de Cologne, Gratien, Pierre Lombard, Salomon, saint Denys l’Aréopagite, Paul Orose, Anicius Boèce, Isidore de Séville, Bède le Vénérable, Richard de Saint-Victor, Siger de Brabant). La prudence qui a présidé à leur vie s'affirme comme le triomphe de la divine providence qui régit le monde.

 

Chant XI

 

Dante se rend compte de la vanité des soucis mondains. Des doutes qu’il a sont devinés et formulés par saint Thomas. Le premier concerne les dominicains. Le saint fait l'éloge direct de saint François d'Assise (et de ses compagnons), l’éloge indirect de saint Dominique, fait des reproches aux dominicains dégénérés.

 

Chant II

 

Apparaît une seconde couronne d’esprits. L’un d’eux, saint Bonaventure, fait un éloge direct de saint Dominique, un éloge indirect de saint François, adresse des reproches aux fransciscains dégénérés, présente à Dante ses onze compagnons, des mystiques et des ascètes.

Carl Wilhelm Friederich Oesterly, 19ème siècle - Dante et Beatrice

Chant XIII

 

Les deux couronnes d’élus dansent et chantent. Saint Thomas donne une réponse au second doute de Dante touchant la sagesse relative de Salomon, du Christ et d’Adam. Il expose toute l'économie de la création, indiquant que ses modes sont la cause de l'inégalité des âmes à la naissance. Il recommande la prudence dans les jugements.

 

Chant XIV

 

Le troisième doute de Dante est résolu par Salomon qui affirme la splendeur des bienheureux après la résurrection de la chair.
Apparaît dans le lointain une troisième couronne d’élus.
Béatrice et Dante arrivent au cinquième ciel, celui de Mars, consacré aux âmes de ceux qui portèrent les armes pour la défense de la foi, qui se groupent en formant une croix grecque lumineuse et animée, au cœur de laquelle l’image du Christ lance des éclairs, et qui entonnent un chant de gloire. Dante  est ravi.

 

Chant XV

 

Le poète rencontre son trisaïeul, Cacciaguida, qui lui fait un joyeux accueil, lui raconte sa vie et sa mort en combattant les infidèles dans la milice d'un empereur, évoque la  Florence d'autrefois, cité organisée selon un ordre spirituel en vue du bien-être civique et du respect de la personne humaine. Cette Florence est en contraste criant avec celle que connaît aujourd'hui son petit-fils : aussi le vieillard condamne-t-il solennellement cette Florence moderne, qui réserve à Dante exil et pauvreté pour l'avenir. Si de cet avenir douloureux et injuste, le poète tire un motif d'orgueil, il y voit aussi l'occasion de s'abandonner avec confiance à la justice infaillible de Dieu. Pour l'amour de Dieu, il accepte par avance ce destin, se glorifie même des persécutions qu'il devra subir de la part des hommes injustes dans lesquels pourtant il aime une âme immortelle, capable de se repentir et d'accueillir la grâce.

 

Chant XVI

 

Dante se complaît à célébrer la noblesse de sa famille. Il pose des questions à Cacciaguida sur l’importance et la pureté de la population de Florence en son temps, sur les vicissitudes des familles et les maisons les plus remarquables d’alors.

Dans le parc de la Villa Melzi, un ensemble de statues du sculpteur Comolli qui représente Dante et Beatrice.

Dans le parc de la Villa Melzi, un ensemble de statues du sculpteur Comolli qui représente Dante et Beatrice.

Chant XVII

 

Dante demande à son aïeul de lui éclaircir certains propos prophétiques. Cacciaguida lui annonce les misères de l’exil mais aussi les réconforts qu’il y trouvera grâce à un « prince lombard » et à son fils (Can Grande della Scala), l’exhorte à dire sans crainte tout ce qu’il a vu dans son voyage dans le monde surnaturel.

 

Chant XVIII

 

Dans le cinquième ciel sont présents aussi les héros juifs, les croisés et les paladins des chansons de geste.
Béatrice et Dante montent  au sixième ciel, celui de Jupiter, où se montrent les princes sages et pieux, qui, par-dessus toutes choses, aimèrent la justice pour elle-même, ont réalisé la vertu impériale de justice. Aussi leur essaim prend-il, sur le fond lumineux de la planète, l'aspect d'une aigle impériale, douée d'une voix céleste, et forme des chœurs qui prononcent la phrase « Diligite justitiam qui judicatis terram » dont l’M final se transforme d’abord en lis puis définitivement en aigle impériale. Dante lance une invective contre ce qui, sur terre, offusque le rayon de justice venu de Jupiter.

 

Chant XIX

 

L’aigle parlante tient un discours sur l’imperscrutabilité de la justice divine dans le fait du salut et de la damnation, sur la nécessité des oeuvres comme de la foi pour le salut. Elle dénonce la bestialité de certains princes chrétiens.

 

Chant XX

 

L’aigle évoque les esprits qui forment son œil : David, Trajan, Ézéchias, Constantin, Guillaume II le Bon, roi de Sicile, Riphée, certains païens à qui la justice divine a dicté la foi et l'espoir du salut éternel qui est au paradis. L’aigle affirme la certitude de la prédestination, l’imperscrutabilité de ses raisons.

Dante par Sandro Boticelli

Chant XXI

 

Béatrice et Dante atteignent le septième ciel, celui de Saturne, qui est celui des saints qui vécurent dans la charité et la contemplation, qui ont coopéré à l'œuvre divine en gouvernant et en aidant les âmes en prière, car Dieu en avait disposé ainsi, de toute éternité. Leur procession s'élève du corps de l'astre sous la forme d'une échelle d'or dont la cime se perd dans l'infini. Dante écoute la parole inspirée de saint Pierre Damien et de saint Benoît ; ils évoquent leur vie et leurs actions ; tandis que l'un confirme la doctrine de la prédestination et, faisant le récit de sa vie, invective la mollesse des prélats, l'autre s'en prend à ses disciples, trop attachés aux choses de la Terre et oublieux des buts surnaturels vers lesquels doivent tendre les âmes.

 

 

Chant XXII
 

 
Sont expliqués les cris des bienheureux. Saint Benoît parle de lui et de ses compagnons, maudit la corruption des monastères.
Au huitième ciel, celui des étoiles fixes, se manifeste le triomphe du Christ. Béatrice et Dante s'y placent dans les Gémeaux qui est leur signe, et contemplent les planètes et la Terre.

 

Chant XXIII

 

Tous les bienheureux et le Christ apparaissent, celui-ci sous l'aspect d'un soleil aveuglant. Dante connaît l’extase, accrue encore par l’ineffable beauté de Béatrice. Le Christ remonte à l’empyrée. Marie est couronnée par la flamme d'un ange et remonte à son tour dans l’empyrée, tandis ques les élus chantent un hymne en son honneur.

 

Chant XIV

 

Béatrice fait aux bienheureux une prière en faveur de Dante qui, à sa demande, est examiné sur la foi par saint Pierre. Il reçoit sa chaleureuse approbation.

Dante Alighieri - Le Paradis

Chant XXV

 

Dante aspire à sa patrie et à la couronne de poète. Se manifeste la lumière de saint Jacques qui examine Dante sur l'espérance et approuve ses réponses. Se manifeste la lumière de saint Jean, et Dante, ayant fait de vains efforts pour voir son corps à travers sa clarté, en reste momentanément aveugle.

 

Chant XXVI

 

Saint Jean examine Dante sur la charité et ses réponses lui valent les applaudissements des bienheureux. Il retrouve la vue. À Adam, qui apparaît, il pose des questions et reçoit ses réponses.

 

Chant XXVII

 

Les bienheureux entonnent un hymne. Au milieu de l'étonnement général, saint Pierre adresse une violente invective contre ceux qui, sur Terre, usurpent son trône : Boniface VIII et les autres pontifes, oublieux de leur haute mission. Mais, en même temps qu'il menace, il promet le secours de la divine providence, donnant à Dante la mission d’en parler sur la Terre. Les bienheureux reviennent à l’empyrée. Après un regard à la Terre, Béatrice et Dante montent au neuvième ciel, ou premier mobile. Béatrice le lui présente, lui explique ses rapports avec les autres cieux, dénonce la corruption générale de l’humanité et annonce une prochaine rénovation morale.

 

Chant XXVIII

 

Dans le neuvième ciel, autour d’un point de feu immobile et éblouissant, qui est Dieu, tournent les neuf choeurs des anges. Béatrice, qui connaît toute cette hiérarchie, expose à Dante la correspondance de leurs neuf cercles avec les neuf cieux de l'univers. Denys l’Aréopagite explique la hiérarchie et la destinée des anges.

 

Dante vu par Bernard Buffet

Chant XXIX

 

La création du monde et celle des anges ont été simultanées. Mais les anges se sont séparés entre anges rebelles et anges fidèles. À partir de l’exposé des facultés angéliques, une digression est faite contre les fantaisies théologiques et le trafic des indulgences. Dans le nombre et la diversité des anges se reflète la grandeur de Dieu.

 

Chant XXX

 

Les chœurs angéliques disparaissent. Béatrice et Dante arrivent au dixième ciel, l'empyrée, la Cour céleste qui lui apparaît d'abord comme « un fleuve éclatant de splendeur », puis comme un lac de lumière entre des berges fleuries, d’où sortent de vives étincelles qui se posent dans les fleurs. Ayant bu de cette eau, lui apparaît la rose mystique à l’aveuglante clarté, qui est un immense amphithéâtre ouvert sur l'empyrée. Au zénith, rayonne Dieu en sa gloire, et sur les gradins trônent les élus de l'ancien testament et du nouveau, qui sont les pétales de la fleur. Un siège est préparé pour l’empereur Henri VII.

 

Chant XXXI
 
 

Béatrice apprend à Dante le rôle des anges auprès des élus, puis elle reprend sa place dans la rose céleste. Saint Bernard vient la remplacer près de Dante. Le poète invoque sa dame, mais le saint le réconforte et lui donne des conseils. La Vierge Marie lui apparaît dans sa gloire.

 

Chant XXXII

 

Les élus se distribuent dans la rose entre élus de l’ancien testament et élus du nouveau. Est indiquée l’inégalité de la béatitude des innocents. La Vierge Marie est glorifiée par l’ange Gabriel. Sont désignés les princes de la cour des élus. Est affirmée la nécessité de prier Marie pour obtenir la grâce de la vision suprême.

 

Dante Alighieri - Le Paradis

Chant XXXIII

 

Par l'intercession de la Vierge, saint Bernard obtient pour Dante la grâce de la vision suprême. Ainsi son regard pénètre jusqu'à Dieu : il distingue en lui non seulement l'union de toutes les idées, mais encore l'unité des trois personnes divines ; il entrevoit même, dans un éclair, la fusion de la nature divine et de la nature humaine dans la personne du Christ. Il connaît l’apaisement suprême. L'œuvre de Béatrice est achevée, parfaite : comme elle le voulait, Dante sent dès lors que « commande aux rouages dociles de son désir et de sa volonté l'amour qui meut le soleil et toutes les étoiles ».

 

 

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Dante Alighieri - Le Paradis

À Florence, « je reviendrai poète » espérait Dante et « je  prendrai la couronne » ("Paradis", XXV). Il n’a pas pu y revenir, mais il a mérité la couronne de laurier du poète, telle que, plus tard, la prit à Rome Pétrarque.
La grandeur de son poème fut aussitôt comprise et reconnue par ses contemporains, la première actualisation critique s'étant faite dans le climat platonicien de la Florence du Quattrocento.

Dante Alighieri - Le Paradis